Avertissement aux lecteurs : ceci est un article qui passerait mal devant un jury de l'ENA. Il est composé de deux parties, sans rapport entre elles : une confession et un commentaire. Il ne se clôt pas sur une synthèse. Accessoirement, le contenu n'est pas politiquement correct.
D'abord la confession : j'aime bien Jean Saint-Josse. Il y a deux semaines, le candidat chasseur est passé à Paris. Son équipe avait loué une salle au Palais des congrès. Le soir, l'endroit est glacial, avec de longs couloirs vides et illuminés par les néons de boutiques élégantes. Les matériaux, mar bre, granit et acier dépoli, ne réchauffent pas l'ambiance. Soudain, au bout d'un couloir courbe, un groupe de gens venus d'une autre planète. Leur coupe de cheveux ne date pas d'hier, les vestes sont de couleur indéfinissable, ils portent des chaussures qui ne serrent pas le pied. C'est l'odyssée de l'espace à l'envers : on traverse le monde futuriste pour tomber à Mortagne-au-Perche.
Féministe. Le public de Saint-Josse est spécial. Aucun risque de le confondre avec une assemblée féministe. Les rares femmes qui sont là, sont des «femmes de». Et les hommes ? L'incarnation de la «chasse populaire» pour laquelle bat depuis quelques jours le coeur d'un autre candidat. Mon voisin de gauche est boulanger, celui de droite, chauffeur de camion. Quand la sono démarre, ils se joignent fièrement et bruyamment aux autres dans une espèce de communion sur fond de chanson anglaise. Les paroles, qu'ils ignorent probable