Dijon envoyé spécial
Au début de sa campagne, Lionel Jospin avait deux slogans : «Présider autrement», écrit sur son pupitre, pour marquer la rupture avec Jacques Chirac ; et «Une France active, sûre, forte, moderne, juste», en fond de scène, pour montrer qu'il avait un programme crédible. Hier, à Dijon, pour son quatrième meeting, les deux mots d'ordre avaient fusionné en une nouvelle formule : «Présider autrement pour une France plus juste.» Un changement qui marque son nouveau positionnement, radicalement à gauche, axé sur l'égalité, dans une logique de premier tour. «Je suis le candidat de la France du travail», a-t-il déclaré devant 6 000 personnes, parlant aussi de «cette France qui travaille dur et qui gagne peu».
Avec des accents lyriques qu'on ne lui avait guère entendus jusque-là, Lionel Jospin a égrené tous ceux auxquels il entend désormais s'adresser en priorité : «les ouvriers» français, qui sont parmi les plus productifs au monde et qui «doivent être payés de retour» ; «les employés», avec «ces millions de Français qui gagnent le Smic» ; «les petits commerçants» et «les petits agriculteurs», «qui ont les journées de travail les plus longues» ; et aussi «les chômeurs. Ils sont encore deux millions et je ne les oublie pas».
«C'est d'abord vers cette France que je me tourne», a expliqué Lionel Jospin. Face au vote Laguiller, qui menace non seulement le Parti communiste mais aussi son propre score au premier tour, il a mis en garde cette France du travail contre un vo