Dijon envoyé spécial
Au début de sa campagne il y a un mois , Lionel Jospin avait deux slogans : «Présider autrement», écrit sur son pupitre, pour marquer la rupture avec Jacques Chirac, et «Une France active, sûre, forte, moderne, juste», en fond de scène, pour montrer qu'il avait un programme crédible. A 23 jours du premier tour de la présidentielle, le candidat PS vient d'opérer la fusion. Hier, dans le Palais des sports de Dijon, pour son troisième meeting, un nouveau mot d'ordre s'inscrivait : «Présider autrement pour une France plus juste.»
«Justice sociale». Cette affaire de slogans n'est pas qu'un détail. Ce changement marque la volonté de Jospin d'entamer enfin sa campagne de... premier tour. Par un positionnement radicalement à gauche, axé sur l'égalité. «La justice sociale est le coeur de mon projet», a-t-il lancé aux 6 000 personnes présentes. «Je suis le candidat de la France du travail, je suis le candidat des ouvriers, des employés, des petits commerçants, des petits agriculteurs et des chômeurs, que je n'oublie pas», a-t-il dit. Il s'est voulu aussi le représentant de «la France qui travaille dur et qui gagne peu». Même la question de l'insécurité est désormais rattachée à ce thème central : «Je veux une France sûre», car «la sécurité est une injustice sociale».
Le PS n'avait pas tenu de grand meeting présidentiel à Dijon depuis la venue de Mitterrand en 1981. Jospin, amateur de tout ce qui, dans la symbolique mitterrandienne, peut lui être profitable, n'a pa