C'était il y a sept ans. Le candidat Jacques Chirac refusait vigoureusement d'inscrire la parité hommes-femmes en politique à son programme : «Je ne crois pas qu'il faille faire par la loi ce que l'on peut faire par les moeurs.» Il ajoutait : «En voulant aller trop vite et trop loin, on risquerait d'enterrer cette question pour vingt ans.» Trois ans plus tard, il était contraint de donner son aval à une réforme lancée par son rival, Lionel Jospin. En moins de dix ans, la parité s'était imposée dans le monde politique, et, en grande partie sous la pression de l'opinion publique, faisait son entrée dans la Constitution.
Les conséquences en sont visibles depuis mars 2001. Les femmes représentent désormais 47,5 % des élus des communes de plus de 3 500 habitants 27,5 % auparavant. Lors des prochaines législatives, la France devrait quitter le club des lanternes rouges en matière de représentation féminine dans les assemblées parlementaires (11 % de femmes à l'Assemblée nationale aujourd'hui), pour se rapprocher des pays d'Europe du Nord, pionniers en la matière.
Sortants en tête. C'est bien. C'est largement insuffisant pour solder les comptes des inégalités hommes-femmes. Si les conseils municipaux sont paritaires, seulement 10,9 % des maires sont des femmes (7,5 % en 1995). Les postes principaux finances, urbanisme, premier adjoint, etc. restent majoritairement aux mains des hommes. Surtout, note Catherine Génisson, députée PS du Pas-de-Calais, dans le derni