Cela aurait pu être une semaine enfin normale. Une semaine où l'on débat du fond. Quitte à ce que l'on découvre les limites des uns et des autres. Tout en martelant son message sur la sécurité, Jacques Chirac, soucieux de crédibiliser son projet économique, avait modifié ses propositions fiscales, retirant in extremis de sa liste la baisse de l'impôt sur la fortune. Inquiet devant la montée d'Arlette Laguiller, Lionel Jospin avait commencé à «gauchir» son discours jusqu'à son appel aux «ouvriers» et «employés», lors du meeting de Dijon, jeudi soir. Mais, puisqu'il semble écrit que la présidentielle version 2002 sera une bataille d'images et de rumeurs, deux événements sont venus à nouveau parasiter l'échange démocratique. Mardi, ce furent les pseudo-révélations d'un journal britannique sur l'hyperthyroïdie dont souffre Lionel Jospin. Puis, dans la nuit de mardi à mercredi, il y a eu la tuerie de Nanterre. Jacques Chirac a assimilé cet acte à la montée de la délinquance et a accusé le gouvernement de n'avoir rien fait. Un amalgame risqué, que les socialistes espéraient voir se retourner contre lui, mais qui a été éclipsé par le suicide du meurtrier dans les locaux de la PJ. La faute au gouvernement, a dit la droite. La faute à la police, a répondu Daniel Vaillant, qui, en parlant d'un «dysfonctionnement grave», a largement alimenté la polémique. Pendant ce temps-là, dans les sondages, les candidats protestataires Le Pen et Arlette Laguiller continuent de prospérer, tand
La campagne dans l'oeil des photographes
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par Eric Aeschimann
publié le 30 mars 2002 à 22h45
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