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Libération

«C'est comme un casting»

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Dans la file d'attente devant l'ANPE du spectacle, à Paris.
publié le 1er avril 2002 à 22h53

Encore un qui va voter «Arlette». Pourtant, «je ne partage pas du tout ses idées, mais c'est la plus saine». Fabrice, 27 ans, «comédien chanteur», ajoute à propos de la candidate de Lutte ouvrière qu'elle est «vraie, nature, sincère», et «elle magouille pas» ! Accompagné de Florence, 22 ans, même métier, il fait la queue, comme une dizaine de personnes, pour accéder au box D de l'ANPE du spectacle, à Paris. Aujourd'hui, on recherche «une femme très maigre, de 20 à 30 ans», des «hommes de 28 à 38 ans au profil sportif et athlétique pour des personnages de policiers de la BAC», ou encore «250 personnes chic et distinguées pour une séquence de concert classique». Les artistes vont et viennent, se reconnaissent, conversent... Devant l'unique cabine téléphonique, la file d'attente est permanente.

«Pas de flash». «C'est sûr qu'au premier tour», Serge, 42 ans, ne votera «pas pour un des deux», Chirac ou Jospin. Il est sculpteur et vient de repérer une offre d'emploi de tailleur de pierres. Il explique qu'on a parfois besoin de gens comme lui pour fabriquer des décors. «Voter pour un petit candidat, dit-il, ça oblige le candidat du deuxième tour à en tenir compte.» Quarante-huit heures après la tuerie de Nanterre, il considère que «seraient vraiment disqualifiés ceux qui essaieraient d'exploiter ça». «Nanterre c'est dramatique, mais c'est différent de l'insécurité, pense aussi Sébastien, 29 ans, musicien. C'est un peu facile de rapprocher les deux.» Il habite Aix-en-Provence, est de