Pour cette dernière livraison avant ouverture officielle de la campagne, notre indicateur Libération-CSA-la Dépêche du Midi (1) redonne un tout petit avantage à Lionel Jospin : 50,5 % contre 49,5 % pour Jacques Chirac. La semaine dernière, ils étaient à égalité 50/50 au second tour, et à la mi-mars, l'avantage de Lionel Jospin était d'un point : 51 % contre 49 %. On ne s'attardera pas sur cette évolution des intentions de vote du second tour, sauf pour souligner l'étroitesse du score. Compte tenu de la marge d'erreur inhérente aux sondages, il n'est même pas possible d'affirmer que Jospin serait sorti vainqueur d'un duel avec Chirac si un scrutin en vraie grandeur avait eu lieu jeudi dernier, au lendemain de la tuerie de Nanterre et le jour du suicide de son auteur.
Premier tour. Plus significative est l'évolution des principaux candidats dans les intentions de vote du premier tour. Le Premier ministre et le Président sortant sont l'un et l'autre crédités de 20 % des suffrages, en baisse de trois points pour Chirac et d'un pour Jospin. «C'est la première fois que nous avons un total aussi excessivement bas pour les deux cohabitants», souligne Stéphane Rozès, directeur des études politiques de CSA. Il n'est pas le seul à le constater : l'Ifop, pour le Journal du Dimanche (lire ci-dessous), donne au premier tour Chirac à 21 % (-2) et Jospin à 20,5 % (-0,5), ce dernier l'emportant de peu (51 %) au second.
En 1988, François Mitterrand, président sortant, était crédité de 37 % à tr