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Interview

Lionel Jospin : «Je veux une diplomatie plus constante»

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Présidentielle 2002: En exclusivité pour «Libération», le candidat Lionel Jospin définit son programme de politique étrangère.
publié le 2 avril 2002 à 22h54

Votre mot d’ordre de campagne est : «Présider autrement.» En quoi peut-il s’appliquer à la politique étrangère ? En quoi entendez-vous vous distinguer de la diplomatie chiraquienne ?

S'il y a eu une diplomatie chiraquienne, ce terme s'applique à la période 1995-1997, où le président Chirac pouvait décider seul. Depuis juin 1997, nous nous sommes efforcés, Jacques Chirac et moi, de définir des positions communes et de les défendre de façon harmonieuse. Je n'ai donc pas mené exactement la politique qui aurait été la mienne dans d'autres circonstances ; et il en va de même, je le suppose, pour monsieur Chirac. Mais nous devions assumer cette situation créée par les deux votes successifs des Français. Pour l'avenir, mon slogan de campagne se traduira dans ce domaine par des orientations, un style, un mode d'action différents. J'entends par là tenir des positions plus constantes, rechercher la cohérence, m'exprimer de façon plus mesurée, tout en défendant nos intérêts légitimes et nos idées, et donc inspirer confiance à nos partenaires et à nos interlocuteurs.

Dans quels domaines auriez-vous pu prendre des initiatives si vous n'aviez pas été contraint par la cohabitation ?

La question se pose à Jacques Chirac comme à moi. Pour ma part, je vous répondrai que mon gouvernement n'a pas cherché à prendre des initiatives spectaculaires, d'autant que nous voulions respecter les fonctions éminentes du chef de l'Etat dans la diplomatie, mais qu'il a agi constamment, sérieusement et, je crois