Quand le Général de Gaulle, en 1958, a fait adopter la Constitution de la Ve République, il y avait au-dessus du citoyen sept instances de décision politique. D'abord, le maire et son conseil municipal. Puis, au département, le conseil général. Ensuite, les députés, les sénateurs, le gouvernement et son chef que l'on commençait juste à appeler le Premier ministre. Enfin, au sommet de l'Etat le président de la République, conforté dans son nouveau rôle par le suffrage universel direct, appliqué pour la première fois en 1965. On compte aujourd'hui cinq échelons supplémentaires : l'intercommunalité, la Région, et les trois instances politiques européennes que sont le Parlement, la Commission de Bruxelles et le Conseil de l'Union européenne (lire ci-contre).
N'est-il pas temps d'enterrer la Ve et d'entrer dans une VIe République ? «Pourquoi changer de régime ?» réplique l'ancien Premier ministre socialiste Pierre Mauroy, qui fit voter en 1982 la loi Defferre sur la décentralisation : «La Ve République a montré qu'elle était adaptable. Le schéma selon lequel le Président donne les grandes orientations politiques et le gouvernement gouverne a connu avec la cohabitation un accroc de taille. Mais on a vu pendant cinq ans que cela n'empêchait pas le Premier ministre de gérer la politique de la France.» «Ce serait bien sûr problématique si on devait repartir en cohabitation, admet-il. Mais on n'en est pas là, même s'il faut réformer la puissance publique, l'Etat et les collectivités te