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Requiem pour la Ve République (3/5) : Le quinquennat, cet inconnu.

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publié le 3 avril 2002 à 22h54

Un quinquennat pour quoi faire ? Et surtout, comment faire ? La réforme constitutionnelle abaissant de sept à cinq ans la durée du mandat présidentiel, adoptée par référendum le 24 septem bre 2000, est un saut dans l'inconnu. Lionel Jospin et Jac ques Chirac entendent se contenter d'un quinquennat «sec», sans modifier d'autres articles de la Constitution. Leur pratique politique dépendra donc de la seule lecture qu'ils feront des rôles du Président, du Premier ministre et du Parlement. Certes, des «quinquennats» ont existé, sous François Mitterrand entre 1981 et 1986, puis entre 1988 et 1993 quand le chef de l'Etat disposait d'une majorité parlementaire stable. De même entre 1997 et 2002, en période de cohabitation. Durant ces cycles, on a vu évoluer les rôles du président de la République ­ monarque républicain mais aussi arbitre ­, du chef du gouvernement ­ mécano de sa majorité et aussi fusible politique ­ et de l'Assemblée nationale ­ tour à tour ras sem blement de godillots ou lieu de «vrai» pouvoir.

Avec l'inversion du calendrier qui place l'élection présidentielle avant les législatives, les risques de cohabitation s'amenuisent. Même s'ils ne sont pas nuls, puisque 577 élections locales ne conduisent pas automatiquement au même résultat qu'une élection nationale. Quels statuts auront dans l'avenir les trois grandes institutions de la Ve République ? Ebauches de réponses, tant il est délicat d'affirmer des principes.

Le rôle du président de la République

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