«Bien sûr, notre objectif c'est l'égalité absolue, grince Hervé Brusini, directeur de la rédaction nationale de France 3. De la même façon qu'un certain candidat à la présidentielle s'est fixé un objectif zéro SDF...» En clair, les télévisions risquent d'avoir autant de mal à respecter leur devoir d'égalité que Jospin à éradiquer la misère.
A compter d'aujourd'hui, début de la campagne officielle oblige, les chaînes nationales hertziennes (TF1, France 2, France 3 et M6 pour leurs programmes nationaux, et Canal + pour ses tranches en clair) sont tenues par une réglementation draconienne couchée dans la loi : «Le principe d'égalité entre les candidats doit être respecté.» A défaut, l'élection pourrait être carrément invalidée.
Simple et démocratique : une minute de Chirac vaut une minute de Saint-Josse qui vaut une minute de Jospin qui vaut une minute de Glückstein, etc. Mais le beau principe devient un vrai casse-tête pour les télés : si, à la veille du premier tour, tel JT de 20 heures est en retard d'un quart d'heure sur le candidat de la LCR, il devra se rattraper et consacrer un quart d'heure d'un coup à Olivier Besancenot. «L'obligation arithmétique de l'égalité totale, prévient Hervé Brusini, va nous obliger à passer à l'as des pans entiers de l'actualité de certains candidats comme Chirac ou Jospin.»
La règle de l'égalité n'est pourtant pas nouvelle. Et les télévisions s'en sont par exemple très bien accommodées en 1995 : avant le premier tour de l'élection présidentielle