Pont-de-Veyle, Lyon
envoyée spéciale
Dix heures trente et déjà frénétique. Dans le train qui le conduit à Mâcon, hier, François Bayrou donne ses instructions à son staff : «Dans les dernières semaines, je veux aller partout, dans tous les départements, quitte à y faire des sauts de puce. Les gens veulent me voir, il ne faut pas les décevoir !». Déjà prompt à être content de lui quand tout va mal, le candidat centriste frise l'hystérie à l'approche des 5 % d'intentions de vote dans les sondages. Un chiffre minable au regard du résultat enregistré par lui-même lors des européennes de 1999 (9,3 %) mais un mieux en comparaison du 3 % auquel il est resté scotché pendant de longs mois. «Je suis mieux que je ne l'ai jamais été, jubile-t-il. Il y a eu un déclic, la situation est en train de changer.» Pris par son enthousiasme, le patron de l'UDF se voit continuer à monter. «Depuis le départ, mon diagnostic est que les Français ont besoin d'un changement profond dans l'exercice du pouvoir. Si ce diagnostic est exact, la vague va s'amplifier.» Devant quatre douzaines de retraités réunis autour d'un buffet campagnard à Pont-de-Veyle (Ain), il poursuit : «Les Français ne veulent ni de Lionel Jospin, ni de Jacques Chirac. Alors qu'ils disposent de tous les moyens de l'Etat et du monopole dans les médias, ils sont tous les deux à 20 %, ça veut dire qu'il y a un profond rejet.»
«Sauver l'honneur». Pour ses proches, finir à 6 ou 7 % serait désormais considéré comme une réussite. Il y a six moi