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Libération

L'inexcusable soutien à Arafat

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Chirac et Jospin sont discrédités aux yeux des Israéliens.
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publié le 5 avril 2002 à 22h56

L'élection présidentielle française ne suscite pas le moindre intérêt en Israël, et pour cause ! Quand Carmit Ron, Israélienne de 50 ans, entre dans un restaurant arabe de Haïfa pour fêter la pâque juive, elle est loin de se douter qu'elle en ressortira sur un brancard, le coeur meurtri par la disparition de son mari et de ses deux enfants, dans un attentat qui a tué seize autres personnes.

Vu le déséquilibre de la politique française à l'égard du Proche-Orient, toutes les parties prenantes au conflit sont perdantes. Israël aurait pu trouver dans l'un des deux ­ voire les deux ­ prétendants aux plus hautes fonctions de l'Etat, un moyen de faire pression sur Arafat pour lutter effectivement contre le terrorisme. En le soutenant, ils font précisément le contraire. Nos voisins palestiniens, suite aux accords d'Oslo, puis de Taba, auraient pu mener une vie digne et indépendante dans leur propre Etat. Mais ce même Arafat, soutenu par Paris, n'est-il pas responsable de la misère de son peuple et veut-il vraiment la paix ?

Attachant et cordial. Quant à la France, qui aurait pu jouer dans ce conflit un rôle de médiateur presque aussi important que les Etats-Unis, elle ne se retrouve qu'au quatrième rang européen, sa crédibilité sérieusement mise en doute. Elle fait heureusement partie de l'Europe, ce qui permet à Israël de l'entendre, sans forcément l'écouter.

L'actuel président de la République est un homme au demeurant fort sympathique. Mais allez donc expliquer aux Israéliens que ce