A la veille de l'ouverture de la campagne officielle, l'intérêt pour l'élection présidentielle ne décolle toujours pas. C'est la première chose qui frappe dans la dernière vague d'enquête de notre observatoire de la campagne présidentielle Libération-Louis-Harris-AOL (1). Seulement 42% des Français se disent «un peu» ou «très» intéressés par la campagne. Et elle laisse indifférentes 58% des personnes interrogées. Ils étaient un tout petit peu plus passionnés (à 44%) début mars.

«Ni les déclarations de candidature chiraquienne et jospinienne, ni la diffusion de leurs programmes, ni les petites phrases, ni les réactions face à la fusillade de Nanterre ne sont parvenues à nourrir l'attention des plus distants», souligne François Miquet-Marty, directeur des études politiques chez Louis-Harris.

Pourtant, les Français suivent l'actualité. Ils ont même sur certains sujets des avis tranchés. Quand on leur demande ce qu'ils pensent du quinquennat, 83% trouvent que c'est une «bonne chose» (contre 9% et 8% sans opinion). L'obligation des 500 signatures ? Une «bonne chose» aussi pour 61% (contre 29% et 10% sans opinion). «Les plus attachés au principe du parrainage sont les plus jeunes, 72% des 25-34 ans et 69% des 18-24 ans», observe François Miquet-Marty, qui avance une explication : «Ils perçoivent d'autant plus la nécessité des parrainages que c'est la seule campagne présidentielle qu'ils aient connue pour la majorité d'entre eux.»

L'examen détaillé des réponses par tranche d'âge réser