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Libération

Madelin. Amortir le revers annoncé

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L'échec du candidat DL hypothéquerait sa carrière.
publié le 5 avril 2002 à 22h56

Il était parti les cheveux au vent, le sourire aux lèvres, la cravate au vestiaire. Posant bronzé, pull négligemment noué sur les épaules, Alain Madelin se voyait en chef de file d'une droite moderne, décomplexée et libérale. Contre Jacques Chirac et contre ses propres élus. A moins de trois semaines du premier tour, il stagne encore dans les eaux basses des candidats non remboursés. Pire, il est légèrement distancé par François Bayrou, son frère ennemi de l'UDF, en passe de sortir de cette catégorie des tout petits.

Galère. Ce jour-là, dans l'avion de location qui le conduit à Montpellier, il est en gris. Perle pour la chemise, à motifs pour la cravate, plus soutenu pour le costume, poivre et sel pour la tignasse. Gris comme ses intentions de vote dans les sondages entre 2 et 4 %. Comme sa difficulté à ramasser les 500 signatures de parrainage alors que Bayrou réussissait crânement à en obtenir 1 000. Gris comme ses perspectives pour l'avenir. Plus tard dans la journée, pour vendre sa «France aux couleurs de la vie» devant un millier de sympathisants réunis en meeting, il enfilera un costume noir et une chemise bleue. Puisqu'il faut bien continuer, garder l'espoir, marteler ses idées.

Celui qui explique que les programmes économiques de Chirac et de Jospin mériteraient un «zéro» ne désespère pas de se faire entendre. «Je suis la mauvaise conscience de 1995», répète-t-il dans l'espoir de récupérer à son compte les déçus de Jacques Chirac. Il affirme que «rien n'est encore joué