C'est supermenteur contre menteur super. Assurément, Chirac fait peu de cas de ses engagements européens. Et, comme le montre une note de Bercy publiée vendredi par les Echos, Jospin moque quelque peu ses promesses budgétaires. C'est ce que démontre la polémique entre les deux candidats sur l'état des finances publiques. Cinq ans plus tard, ils offrent une resucée de leur bagarre sur la capacité de la France à se qualifier pour l'euro en respectant les critères de Maastricht.
«Mauvaise foi.» C'est le Premier ministre qui a déclenché les hostilités. Mercredi soir, dans une longue démonstration télévisée, il s'est dit «estomaqué» et «sidéré» par les propos de son concurrent. La veille, Jacques Chirac avait affirmé, sur France 3, que l'objectif de parvenir à un équilibre budgétaire en 2004 n'était «pas un impératif». A raison, Jospin fait remarquer que cet engagement a pourtant été pris par la France à l'issue du sommet européen de Barcelone, mi-mars. Pour preuve, il est écrit dans le document paraphé par les Quinze : «Les Etats membres resteront fidèles ou se conformeront à l'objectif à moyen terme, pour 2004 au plus tard, d'une situation budgétaire proche de l'équilibre ou excédentaire.» Jeudi, sur France 2, Chirac réplique : «Je trouve que cette polémique est d'une mauvaise foi, je dirais pyramidale.» Et de persister en faisant dans la nuance sémantique : «Proche de l'équilibre, ce n'est pas une obligation d'équilibre.» Il est repris de volée par Wim Duisenberg. Le président