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Libération

«Je ne leur parle jamais de Bakounine»

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Le trotskisme appliqué d'un militant toulousain.
publié le 6 avril 2002 à 22h57

Toulouse de notre correspondant

Du trotskisme appliqué à la lutte contre les blattes. C'est par là que le militant de Lutte ouvrière Jean-François Grellier a commencé, il y a quinze ans, dans le bâtiment B de la cité du Parc au Mirail ­ douze étages de misère entre le quartier déjà lépreux de Reynerie et les bretelles du périphérique sud. «Il y avait des cafards partout, se souvient le quadragénaire formateur à l'IUFM de Toulouse. Il a fallu organiser les locataires pour que l'entreprise de nettoyage ait accès au même moment à tous les appartements. J'ai pu réunir les gens, leur faire élire des délégués d'étage pour échanger les clefs...» L'investissement sacerdotal du «militant révolutionnaire» Jean-François Grellier a fini par payer. Balafré de la joue jusqu'à l'épaule après l'explosion de l'usine AZF le 21 septembre, il s'est retrouvé cet hiver en pointe de la contestation à Toulouse, à la tête du Comité des sans-fenêtres.

Il y a encore du plexiglas à la place des baies vitrées... Pas moins de trois niveaux d'assurance s'emmêlent les contrats dans la copropriété de la cité du Parc. «Il y a huit fabricants de fenêtres différents et pas de maître d'oeuvre.» Il sourit : «Quand je parle de réquisitions aux résidents du Parc, même ceux qui n'ont jamais entendu ce mot comprennent tout de suite de quoi il s'agit...»

Contreplaqué. Une animatrice PCF du mouvement des femmes au Mirail apprécie : «J'ai beaucoup d'estime pour le militantisme de Jean-François.» Ça tombe bien, Jean-Franço