Foussais-Payré (Vendée), envoyée spéciale
A un bout du village, l'école publique (sans nom), et à l'autre, l'école privée Saint-Antoine. Entre les deux, s'étend le bourg de Foussais-Payré, 1 192 habitants, avec ses maisons basses, ses bâtisses Renaissance, son vieux lavoir. Dans les prés alentour, des agneaux fragiles essayent de tenir sur leurs pattes et tout près, commence le Marais poitevin.
Insécurité. Chez les Ouvrard, on est agriculteur depuis quatre générations. Jean, 69 ans, a pris sa retraite (560 euros par mois) et maintenant, c'est son fils qui tient la ferme, l'une des trente exploitations de la commune 33 hectares, 40 vaches laitières. Des échos de la campagne présidentielle qui arrivent à Foussais, Jean Ouvrard a surtout retenu les problèmes d'insécurité: «Aujourd'hui, il y a trop d'impunité.» D'accord, le village n'est pas vraiment concerné: «On est bien plus heureux qu'en ville. Là-bas, on a concentré les gens, c'est terrible.» Christian Royer, 38 ans, artisan maçon, nuance: «D'accord, ici, ce n'est pas comme à Strasbourg, où on se réveille chaque matin en se demandant si sa voiture n'a pas brûlé, mais on a déjà les tags.» «Les tags, c'est une forme d'expression artistique», proteste Claire Fouchard, 44 ans, artiste peintre. Christian Royer secoue la tête, peu convaincu. Jovial, le pharmacien, Stéphane Le Joubioux, 38 ans, est homme à dédramatiser: «Mais est-ce que c'est vraiment neuf? Mon grand-père était gendarme, avant la guerre. Tous les samedis soirs, il