De la chaleur, du «con tact» et de la «France d'en bas», bref, c'est du simili-Chirac que Jospin entend faire pour trouver un second souffle. Descendu sous la barre des 20 % au premier tour (Libération d'hier), le candidat socialiste rectifie le cours de sa campagne par petites touches. Aujourd'hui, il adresse un signe à la «gauche morale» en se disant pour la suppression de la «double peine» dans certains cas (lire encadré). Dimanche, devant les élus socialistes rassemblés au Zénith, à Paris, il s'est déjà recentré sur l'échéance du 21 avril en mettant le cap à gauche pour contenir la montée en puissance d'Arlette Laguiller. «Son premier vrai discours de premier tour, le plus charpenté», se réjouit l'un des piliers de l'équipe de campagne. «C'est à moi de marquer clairement les enjeux de cette élection», a confirmé Lionel Jospin hier sur France-Info en reconnaissant que sa baisse dans les sondages «traduisait sans doute une hésitation encore de l'opinion». Pour la convaincre, les socialistes ont intensément cogité ces deux derniers jours.
Critiques. Dimanche après-midi, Jospin avait justement prévu de longue date de rassembler une quinzaine de responsables, dont Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius, François Hollande, Jean Glavany, Yves Colmou, Pierre Moscovici, Jean-Marc Ayrault, Alain Claeys et le publicitaire Jacques Séguéla. «Une réunion très franche, riche et authentique», commente l'un des participants pour mieux signifier que les convives avaient bien