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Libération

Une campagne si française

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Vue de Belgique, l'élection néglige trop la politique étrangère.
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publié le 9 avril 2002 à 22h58

C'est un exercice dont les Français raffolent en période électorale. Demander aux observateurs étrangers ce qu'ils pensent d'eux. La présidentielle 2002 n'échappe pas à la règle. Tout correspondant de presse normalement constitué est ainsi sollicité une, deux, voire trois fois par semaine (!) pour donner son avis sur la campagne hexagonale. Surtout, ne le dites pas à mes patrons : ils croient que je bosse pour eux ! Ah ! C'est que c'est sympa de passer ainsi du statut habituel d'intervieweur à celui d'interviewé. Même si on n'est pas dupe, hein ! Ces regards extérieurs sont sans doute reçus avec un mélange d'intérêt et d'amusement. Juste comme un horoscope, tiens. Personne n'y croit mais presque tout le monde les lit. Pour l'anecdote.

Comment ça marche. Hélas ! C'est à se demander si l'intérêt des Français pour l'étranger n'aurait pas une fâcheuse tendance à se limiter à ce jugement exotique porté sur leur propre pays. Car, enfin, depuis deux mois, qu'entend-on ? Toujours et encore la même musique franco-française. Sécurité. Retraites. Et, pour changer un peu, allez, impôts. Dans ce dernier cas ­ ne soyons pas vache ­, la France s'intéresse même à ce qui se fait ailleurs. Mais c'est alors seulement pour savoir si une formule en vigueur à l'étranger est importable. Exemple : on évoque à Paris l'idée d'un prélèvement fiscal à la source. Il devient alors intéressant de voir, en Belgique ou ailleurs (c'est-à-dire là où on a depuis longtemps défriché cette piste sans vivre une cri