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Libération

Le Pen, sur la vague de l'insécurité

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Le climat de la campagne lui profite.
publié le 11 avril 2002 à 22h59

Jean-Marie Le Pen n'a même plus besoin de parler d'insécurité. Les autres candidats le font pour lui. Mais c'est lui qui engrange les bénéfices électoraux. Selon un sondage Ifop, il gagne 3 points et s'établit à 13 % d'intentions de vote. BVA et Ipsos le créditent de 12 % et CSA lui accorde 11,5 % (1). Trois scores qui le placent en position de troisième homme. Sa cote de popularité suit cette même courbe et retrouve les niveaux atteints juste après l'élection présidentielle de 1995.

Original. Passées les sueurs froides de la chasse aux signatures et la mise en scène de ses déboires, Le Pen est sorti requinqué. «On m'a accusé de jouer avec les peurs des Français sur l'insécurité, mais les faits me donnent aujourd'hui raison», répète-t-il. Et les électeurs préfèrent l'original à la copie, comme il dit. «Quand des élus frontistes préconisaient la mise en place de système de vidéosurveillance, on a crié à la délation, au flicage. Aujourd'hui cette proposition est reprise par de nombreux candidats», renchérit Bruno Gollnisch, le numéro 2 du FN. Même François Bayrou s'y est mis. Après avoir été pris à parti à Strasbourg, le candidat de l'UDF a estimé que, «s'il faut plus de policiers, utilisons-les. S'il faut utiliser des forces armées, utilisons-les. Si on a besoin de vidéo-surveillance, utilisons-la». Autant d'eau au moulin lepéniste.

«Jacques Chirac, à force de parler d'insécurité, sans pour autant être crédible, a créé les conditions profitables au succès de Le Pen», a jugé hie