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Assurances et dépendances

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Les Français ont-ils peur de tout? (fin)
publié le 12 avril 2002 à 23h00
(mis à jour le 12 avril 2002 à 23h00)

Du berceau à la tombe. Dans une société du zéro préjudice, et de l'assistance à tous crins, l'assureur est devenu le compagnon obligé. Une assurance avant la maternelle ? Pas de souci, la MAE (Mutuelle Assurance Elèves) la propose déjà. Grâce à MAE «tout-petits», bébé est couvert «à la maison, à la crèche ou chez la nounou». Pour le bris de ses lunettes ou les dégâts commis dans la halte-garderie ou le salon. Le racket à l'école ? Le spécialiste de l'assurance scolaire, avec 9 millions d'élèves couverts, y a songé aussi. Agressé dans l'enceinte de l'école ou sur le trajet, l'enfant se voit rembourser son blouson, ses clés, ses papiers... Une concession à l'air du temps, plutôt qu'un vrai service : la MAE n'a recensé l'an dernier que 200 demandes d'indemnisations contre 50 000 paires de lunettes et 30 000 dents cassées remboursées...

Hélicoptère. Multiplication des formules, inventions de nouvelles garanties, empilement des couvertures, l'imagination des assureurs va bon train. Trois Français sur quatre ont une carte bancaire, mais combien savent qu'à cette carte est associée une kyrielle de garanties. Comme le rapatriement en hélicoptère, soins médicaux compris, en cas d'accident de ski, ou le remboursement de la vaisselle, si elle est brisée en sortant du magasin.

Il y a trente ans, le paysage était assurément moins touffu. Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Gema (Groupement des entreprises mutuelles d'assurances), rappelle qu'au début des années 70