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Libération

Convergences de visions sur la prison

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L'OIP, qui lutte pour les droits des détenus, a sondé les candidats.
publié le 12 avril 2002 à 23h00

Existe-t-il une droite et une gauche sur la question des prisons ? «Non», répondent d'une même voix Mes Thierry Lévy et Patrick Marest, respectivement président et porte-parole de l'Observatoire international des prisons (OIP). A tous les candidats à la présidence, l'organisme qui lutte pour la défense des droits de détenus avait envoyé un questionnaire, le 14 février (1). Une fois les copies ramassées, Patrick Marest avoue une surprise : «On pensait que les réponses seraient beaucoup plus discriminantes, qu'on reconnaîtrait Chirac de Jospin.»

Or un consensus mou se dégage. Tous les candidats s'accordent à penser qu'un détenu doit être seulement privé de liberté. Mais les principaux candidats s'interrogent peu sur l'adaptation de la prison à certains profils (sans-papiers, malades mentaux, drogués...), sur le sens de la peine ou sa durée. Et ont du mal à envisager les alternatives. «En fait, la prison est approuvée comme symbole, même si elle est rejetée comme réalité puisque tous estiment qu'elle ne répond pas aux attentes», résume Thierry Lévy. Les responsables de l'OIP constatent la demande générale d'une peine «neutre», non humiliante, non vexatoire, non dégradante. Le président de l'OIP se félicite de cette tendance qui touche tous les pays démocratiques. «Ça n'allait pas de soi. Il y a quelques années, cela n'aurait pas été formulé dans ces termes.»

Réinsertion. Le retour du détenu à la vie sociale est un objectif prioritaire pour Christine Boutin ou François Bayrou. «L'