Dans le rouge. Distancé par l'ennemi trotskiste, relégué comme troisième voire quatrième entité de la gauche plurielle, enfoncé dans les sondages d'opinion, Robert Hue se sait en sursis. Et son parti avec lui. Pierre Blotin, l'éminence grise du candidat, l'avoue sans détour : «On aborde avec les Français la question de l'utilité du Parti communiste.» La «question» va trouver un début de réponse le 21 avril. D'ici là, le «candidat des communistes» appellation d'origine contrôlée entretient ses propres illusions. Et fait campagne. Pour ne rien avoir à se reprocher. Pour sauver ce qui peut encore l'être. Pour ne pas désespérer de nouveaux Billancourt.
Andouilles. Dans la salle des Gavroches de Bezons (Val-d'Oise), ils ont passé l'âge depuis belle lurette de faire les andouilles sur des barricades. Ils sont une cinquantaine tout au plus, permanentés et pomponnés. Robert Hue arrive à la bourre. Il vient d'enregistrer ses spots officiels. Après, il va préparer deux émissions de télé. Mais il «tenai [t] à venir». Bezons c'est sa circonscription. Depuis le début d'après-midi, les communistes locaux causent retraite. Robert Hue, lui, évoque la sienne. «Moi, je ne serai pas président de la République...» Une dame dans l'assemblée : «Pourquoi pas !» Tout le monde rigole. Sauf le candidat même si «l'encouragement [lui] va droit au coeur». «Ça sera difficile. Je ferai 5, 6 ou 7 %. Peut-être plus. Soit autant qu'en 1995, si on ramène au nombre de candidats (1). C'est important