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Libération

Un couple entre parenthèses

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Cohabitation et économie paralysent les relations Paris-Berlin.
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publié le 12 avril 2002 à 23h00

Parfois, l'imprévu surgit dans une campagne électorale : quelques grains de vérité surgissent à la lumière. Parce qu'on ne peut plus les cacher. Ou parce qu'ils sont enfin mûrs. La campagne présidentielle française a fait apparaître deux de ces petits grains de vérité. Et tous deux font que l'Allemagne ­ tout à sa propre campagne ­ commence à s'intéresser au duel Chirac-Jospin.

Première vérité : comme l'Allemagne, la France ne parviendra pas au déficit budgétaire zéro en 2004. Le candidat Chirac a déclaré ne pas se sentir lié par l'engagement des ministres des Finances de la zone euro. Lui vise 2007, voire 2010. Une note de Bercy lui a donné raison : la date de 2004 ne pourrait être respectée qu'avec des augmentations massives d'impôts ou une cure radicale d'austérité. Or Chirac autant que Jospin promettent exactement le contraire. Jusqu'au 5 mai, Jospin va s'accrocher à l'objectif 2004. Il n'a guère le choix : sa crédibilité est son meilleur atout face à Chirac le versatile. Mais plus personne ne croit aujourd'hui à cette fable.

Pilori. Il y a un mois, c'était l'Allemagne qui était clouée au pilori du pacte de stabilité. Cette année, elle risque de dépasser le plafond des 3 % de déficit. A Paris, on s'est bien réjoui du malheur du voisin : ces Allemands si rigides, qui ont voulu enfermer l'Europe dans le corset de la politique de stabilité, dérapent eux-mêmes ! Mais maintenant, c'est à Berlin qu'on se frotte les mains : «Regardez, chez vous aussi, le budget est en crise !» Et