Les chiraquiens appellent ça «la deuxième couche», celle où il convient d'être «dur et précis». Depuis la semaine dernière, ils ont dégainé leur seconde vague de tracts sur l'insécurité qui ne sont pas sans rappeler les grandes heures de la lepénisation des esprits gaullistes par les idées du Front national. Imprimé sur fond bleu-blanc-rouge, l'un des prospectus se présente sous forme d'un triptyque.
«Message fort». En couverture, une inquiétante main noire évanescente sur fond de bleu et rose fluo : «Insécurité, la France perd ses repères», lit-on en titre. «La main, c'est une ombre qui fait peur. Elle traduit une menace. Pour faire passer un message fort, il est inutile de faire dans la sophistication ou dans le raffinement. L'objectif, c'est de gagner en mobilisant les militants sur le terrain», indique ce dirigeant RPR qui apprécie la «qualité de ce document».
A l'intérieur est dressé le «constat d'un échec tragique» avec une série de phrases choc du genre : «Explosion de violence sur tout le territoire, même dans les villes les plus calmes, même au coeur de nos campagnes», «80 % des affaires sont classées sans suite» ou encore «la violence se nourrit des défaillances de l'Etat». Les deux pages qui suivent expliquent «comment en sortir (de l'insécurité, ndlr) avec Jacques Chirac», et s'achèvent par une sentence : «Seule une volonté politique sans faille donnera des résultats.»
Conçu par la «cellule riposte» du QG chiraquien, le tract a été validé par Patrick Stefanini, dire