Lens (Pas-de-Calais), envoyé spécial.
Un retour aux sources pour sonner le tocsin. Symboles et vieilles ficelles, Lionel Jospin n'a pas fait dans le subliminal pour revendiquer son identité socialiste tout au long d'une escapade à Lens, samedi après-midi. Le bassin houiller érigé en «berceau du socialisme», la puissante fédération PS du Pas-de-Calais en comité d'accueil, et un thème, «une France plus juste», propre à illustrer ses différences avec la droite, le décor se prêtait au pèlerinage.
Intime. La première station a eu lieu à la «statue du mineur», dressée en «honneur à la corporation minière» dans le parc de l'ancien château des Houillères du Nord. L'occasion pour Lionel Jospin de déposer une gerbe de fleurs et d'enrichir l'hommage de quelques considérations plus personnelles. Il s'est d'abord félicité que cet «ancien palais des maîtres de la mine» ait été transformé en bâtiment universitaire à son initiative, dans le cadre du plan Université 2000, lancé il y a une dizaine d'années, lorsqu'il était ministre de l'Education nationale : «On l'a reconquis pour le savoir...» Avant de faire dans un registre plus intime en évoquant le grand-père de son épouse, Polonais immigré dans le Nord pour travailler à la mine, puis sa propre «expérience inoubliable» de jeune énarque stagiaire, descendu quinze jours au fond du puits numéro 9 de Liévin.
Jospin a poursuivi sa quête identitaire au complexe sportif Léo-Lagrange. Finies les tables rondes compassées, c'est en meeting qu'il a dév