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Libération

«La gifle de Bayrou, ça fait bien»

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A Bessoncourt, petit village du Territoire de Belfort.
publié le 15 avril 2002 à 23h02

Bessoncourt (Territoire de Belfort), envoyée spéciale.

L'employé communal de Bessoncourt, 940 habitants, a bien travaillé. D'abord, il a sorti les cinq panneaux électoraux officiels, qu'il a placés devant la mairie, où sera installé l'unique bureau de vote du village. En divisant chacun par deux, on peut caser deux affiches au format réglementaire («594 x 841 mm, avec une marge de tolérance de quelques millimètres», précise la circulaire du ministère de l'Intérieur). Ça faisait dix candidats. Il y en a seize. La mairie a alors acheté du contreplaqué et des piquets de bois, que l'employé communal a assemblés. Il a soigneusement tracé six cases, les a numérotées de 11 à 16. Le maire, Guy Mouillesaux, con temple la belle oeuvre et sourit, rigolard : «J'ai hésité. J'étais bien prêt à n'en laisser que dix.» Et les autres candidats, alors ? «Ils se seraient débrouillés.» Finalement, Bessoncourt s'est mis dans les temps en conformité avec le code électoral.

Dangereux. De toute façon, seize candidats, c'est beaucoup. Trop, peut-être. Robert Georges, 59 ans, préretraité du secteur bancaire, s'en désole : «Au début, je me disais que j'allais voter pour un petit candidat. Mais là, il y en a tellement que ça devient dangereux. Avec l'éparpillement des voix, il ne faudrait pas que Le Pen passe en deuxième position.» Dans le passé, il lui est arrivé de donner sa voix à Jean Saint-Josse. Plus question. Le choix se fera entre Jospin et Chirac. Il ajoute qu'«il n'y a pas de grande différence