Des claques, des tartes et des crachats. Les candidats en ont pris plein la tête dans cette campagne. Le politique impressionne visiblement moins que par le passé, et le citoyen, désinhibé, n'hésite plus à lui signifier son désaccord ou son rejet. Mais, en période électorale, tout se récupère, et les malmenés ont vite compris l'intérêt qu'ils pouvaient trouver dans les agressions dont ils font l'objet. Mantes-la-Jolie, le 4 mars : Jacques Chirac n'est en piste pour un second mandat que depuis quelques jours et il doit essuyer ses premiers crachats aux cris de: «Voleur, voleur !» «Il n'y a plus de respect», martèle le staff chiraquien.
«Superbranleur». Pour donner plus de poids à cette démonstration, le candidat-président se rend à plusieurs reprises en banlieue et y affronte les insolences des gosses qui le traitent de «Supermenteur» et de «Superbranleur», en référence aux Guignols de Canal +. La stratégie de victimisation est en place. Pas de violences, en revanche, à l'égard de Lionel Jospin, même si le Premier ministre voit ses réunions perturbées par des militants d'Act Up. Jean-Pierre Chevènement, lui, a eu droit à une tarte à l'ananas, alors qu'il était venu signer son ouvrage le Courage de décider au Salon du livre. Rien que du classique : son entarteur était Noël Godin, le spécialiste du genre, surnommé «le Gloupier», parce qu'il fait «gloup-gloup» après chacune de ses attaques. Après s'être nettoyé, Chevènement est réapparu, souriant, pour signer son livre.
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