Menu
Libération

«Lionel, dessine-nous une belle aventure»

Article réservé aux abonnés
par
publié le 16 avril 2002 à 23h03

Cher Lionel qui veut être président,

On l'oublie trop souvent, la politique est aussi affaire de sentiments.

Lionel, tu es un mari parfait. Travailleur, honnête, solide, présent dans les instants difficiles. Mais l'opinion n'est pas une Pénélope. Elle se révèle parfois comme une épouse tentée de devenir volage, surtout quand la situation économique l'a soulagée de ses tracas quotidiens. Alors, l'envie devient grande d'aller «voir ailleurs» et les tentations ne manquent pas : une amourette avec Arlette, très dans l'«air du temps», une part de rêve qui ne coûte pas grand-chose ; une escapade avec Jean-Pierre, l'homme fort et viril, au charisme si rassurant ; un week-end à la campagne avec Noël, dont on reviendra avec la bonne conscience d'avoir fait quelque chose pour l'avenir de ses enfants ; ou, carrément, un grand voyage avec Jacques le gentil voyou, dont on connaît les mensonges et les relations pas très fréquentables, mais qui fait tourner la tête comme tous les bandits de grand chemin ; reste aussi toujours, comme la forme ultime du désespoir, le recours à «l'abstinence-abstention», quand plus rien ne vient raviver la flamme. Lionel, pour reconquérir ta promise, tu dois la re-séduire. Lui rappeler le chemin parcouru ensemble depuis cinq ans ne changera rien à l'affaire. Le romantisme existe aussi en politique. Donne-nous du rêve, pour agrémenter ta rigueur et ton pragmatisme, qui restent bien des vertus en politique. Parle-nous de la France et de nous. Dessine-nous les con