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Libération

Ministres: les affres des privés de campagne

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Ils se jugent sous-utilisés par Jospin et critiquent son isolement.
publié le 16 avril 2002 à 23h03

Il y a ceux qui sont à l'Atelier et qui s'étripent à bel les dents. Et ceux qui n'y sont pas et qui ont la dent dure. Depuis son entrée en candidature, Lionel Jospin dispose d'un double staff. A son QG de la rue Saint-Martin, ses hommes de campagne mènent les opérations, non sans déchirement depuis que les sondages plongent. La «deu xième équipe», elle, est restée à Matignon et dans les ministè res. Ministres et conseillers y assistent, impuissants, aux af fres de son mentor. Et commencent, mezza voce, à émet tre quelques critiques.

Ne pas en être, rester à quai en regardant passer le train d'une campagne supposée victorieuse : tel était, depuis l'été, le cauchemar qui agitait les nuits des ministres. Pas question de mélanger les genres, leur a répondu Jospin, inflexible. A l'exception de Jean Glavany, qui a abandonné le portefeuille de l'Agriculture pour devenir le directeur de campagne, et de Pierre Moscovici, toujours aux Affaires européennes mais, en plus, chargé du programme et des discours du candidat, les ministres ont été délibérément tenus à l'écart. Leur mission : garder la maison, veiller à ce qu'aucun dérapage important ne parasite l'action du candidat et, pendant leur temps li bre, porter la bonne parole.

Tour de France. Ils s'y sont pliés, espérant être récompensés de leur abnégation. Le jour, ils sont à leur ministère. Ils ont avancé des projets de loi (récemment, un tex te sur le plan d'exposition au bruit des aérodromes et la modernisation de la sécurité civil