Bastia, Ajaccio envoyé spécial
Pas de blague, pas d'emmerdes, pas d'imprévu avec les autonomistes ou les indépendantistes de tous poils. La Corse, pour Jacques Chirac, s'est réduite, hier, à une tournée des aéroports. Bastia, puis Ajaccio, où avaient été montés des chapiteaux près des pistes. S'il y a eu escapade, elle s'est réduite à un dépôt de gerbes devant la plaque à la mémoire du préfet Claude Erignac «lâchement assassiné» en février 1998 à Ajaccio. Le candidat a réussi à observer une minute de silence avant de se lancer dans un bain de foule pour les télés du soir où les cris «vive la Corse française» ont fusé.
Dès sa première étape à Bastia, Chirac a affirmé, devant plus d'un millier de personnes, vouloir «sortir de l'ambiguïté et dire clairement comment» il voulait «bâtir l'avenir» de l'île, où il n'a pas mis les pieds depuis mai 1988, à l'exception d'un saut de puce en février 1998 pour une cérémonie à la mémoire de Claude Erignac. En clair, afficher sa différence avec Jospin, qui, le 6 avril dans l'île, avait proposé une consultation des Corses avant 2004 sur de «nouvelles avancées institutionnelles», méthode pouvant s'étendre à «toutes les collectivités territoriales».
Dérive. A Ajaccio, acclamé par 2 500 personnes, Chirac s'est penché sur le statut de la Corse en s'en prenant frontalement à Jospin, jamais cité. «Je dis, simplement, mais solennellement, que je n'accepterai pas demain, en 2004 ou en quelque autre date, ce que j'ai refusé hier. Je n'accepterai pas que