Charleville-Mézières (Ardennes) envoyée spéciale
Il pleuvait sur Charleville-Mézières, hier. Lionel Jospin a donc renoncé aux dix minutes de marche à pied initialement prévues à la rencontre des vrais gens, mais il en aurait fallu plus pour ébranler l¹optimisme de son entourage. Le candidat-Premier ministre est peut-être bas dans les sondages, «mais Jacques Chirac lui aussi est bas», remarquent ses collaborateurs imperturbables. Donc la campagne continue comme si de rien n¹était. Et qu¹importe qu¹une quarantaine de douaniers réclament, à coups de sifflets, l¹amélioration de leur statut : «Les citoyens doivent pouvoir se réunir tranquillement», a répliqué Lionel Jospin, qui les avait brièvement reçus à l¹aéroport.
Djembé et rose. L¹ordre du jour, hier, était consacré à l¹éducation et à «l¹égalité des chances». L¹ambiance, à l¹école des Haybions, classée ZEP (zone d¹éducation prioritaire), avec enseignants dévoués, mères de famille africaines et maghrébines rigolardes et jeunes curieux , est plutôt bon enfant. Pendant que Lionel Jospin assistait à une petite démonstration de djembé et de danse africaine, la gardienne du groupe scolaire avait glissé une rose dans les mains de sa fille, 6 mois. Le message se devait d¹être clair : c¹est la gauche qui aime l¹école, a martelé le candidat, de la même façon qu¹il proclamait, la semaine dernière, que c¹était la gauche qui aimait l¹environnement : «La gauche aura toujours donné priorité à l¹école, ce qui n¹est nullement le cas de la