Arlette Laguiller, gestionnaire d'un gros capital... électoral. Les sondages la créditent de 7 % d'intentions de vote (1). Au lendemain du premier tour, la porte-parole de Lutte ouvrière (LO) et seule «révolutionnaire authentique», selon les canons de son organisation va se retrouver à la tête d'un paquet de voix que la Pasionaria de la classe ouvrière voudrait bien voir s'incarner au sein d'un nouveau grand parti communiste.
1,6 million de voix. Un voeu pieux formulé par une «communiste athée», comme elle se définit ? L'idée n'est pas nouvelle. Déjà en 1995, le soir même du premier tour de la présidentielle, forte de ses 5,23 % et de ses 1,6 million de bulletins, Arlette avait appelé à la création d'une telle formation. «Il suffirait que 2 à 3 % des 1,6 million des personnes qui ont voté pour ma candidature estiment nécessaires de maintenir, de rendre permanent, le courant d'opinion qui s'est exprimé à l'élection présidentielle», devait-elle répéter quelque temps après, lors de la 25e édition de la fête de LO à Presles (Val-d'Oise).
Dimanche, lors de son dernier grand meeting de campagne au Zénith de Paris, devant 6 000 personnes, elle s'est prononcée à nouveau «pour la création d'un vrai parti communiste qui attire à lui une partie de la jeunesse, y compris intellectuelle». Elle devrait profiter de la prochaine fête de LO, le 19 mai, pour en préciser les contours.
«Supersyndicaliste». Ce projet a permis à la candidate d'extrême gauche de répondre aux attaques de Robert Hue. C