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Libération

«Les Blancs, personne nous protège»

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Dans une classe parisienne de BTS, Le Pen rencontre un certain écho.
publié le 18 avril 2002 à 23h04

Ils le jurent : «Le Pen va faire un carton.» Ils sont une quinzaine, garçons et filles de 18 à 22 ans, qui préparent un BTS d'assistant de gestion. On leur a dit qu'ils n'étaient pas faits pour les études. Alors, au terme d'un parcours scolaire chaotique, ils ont fait le choix de l'alternance : élèves une semaine dans leur lycée parisien, apprentis sous contrat la semaine suivante, dans une petite entreprise d'Ile-de-France. «Ces jeunes-là sont tirés d'affaire, ils en veulent, ils trouveront tous du travail dans des professions tertiaires», assure une enseignante.

Sympathiques, décontractés et plutôt bavards, ils acceptent volontiers, pour une fois, de «parler politique». «Entre nous, on n'en parle jamais», précise Gary, qui a un père de droite, une mère de gauche et se décrit sans conviction comme un «centriste». Le vote à 17 ans, c'est selon lui une très mauvaise idée : «Déjà qu'à 20 ans on n'arrive pas à se faire une opinion et qu'on a du mal à choisir une orientation professionnelle.» Gauche ? Droite ? Non, décidément, il ne se sent «pas assez informé» pour choisir. «Le problème, poursuit Gary, c'est que les candidats, on n'a pas envie de les écouter.» Ses camarades acquiescent.

«On est révoltés.» Mais il y a Le Pen. Et Le Pen, c'est différent. Sur ce sujet, la classe est intarissable. Dans son entourage, Elise connaît «plein de gens» qui vont voter pour lui. Elle «les comprend bien» : «Au fond, on est révoltés. On a envie d'exploser. Il y a trop d'injustice. Et, sur un co