Nous, les «autres» Européens, ceux de l'Est, moins efficaces que vous dans la construction d'un Etat moderne, apprentis de la démocratie, nous cherchions depuis une bonne décennie un exemple à suivre. En Pologne, après la chute du communisme, nous lorgnions sur le modèle français. Du fait de l'amitié légendaire et traditionnelle qui lie nos deux peuples (traditionnelle, d'ailleurs, plutôt du côté des Polonais...), nous voulions opter pour le vôtre : la fameuse cohabitation, le partage des pouvoirs exécutifs, la formation des futurs dirigeants à l'ENA polonaise.
Questions amères. Las ! La Pologne, perçue par la France comme le «cheval de Troie» des Américains au sein de l'Otan, s'est résolument tournée vers les Etats-Unis. Personnellement, je le déplore. Mais votre modèle institutionnel n'était pas suffisamment attractif pour nous. Cousu main pour de Gaulle, il se révèle aujourd'hui obsolète, archaïque, voire nocif pour le bon fonctionnement de l'Etat. Donc : trêve de la galanterie polonaise ! Place aux questions amères.
L'attitude «académique» de Lionel Jospin ne me convient pas. Je n'admire pas non plus le personnage de Jacques Chirac, le «Supermenteur» des Guignols de l'info. Ces deux-là, chacun à leur manière, s'accaparent le pouvoir. Parallèlement, il est bien difficile d'apercevoir à l'horizon de nouvelles personnalités dignes de les remplacer. Dans l'entourage de ces deux «géants» de la vie politique française gravitent encore et toujours les mêmes têtes. Les mêmes énarq