On n'est pas sérieux quand on a 17 ans. Tugdual et Germain, lycéens dans la même classe de première à Rennes, aiment surtout «déconner». Non encartés, mais plutôt proches des «antimondialisation», ils choisiraient Besancenot s'ils avaient le droit de vote comme le leur promet... Jospin. Leur premier meeting Laguiller ne remonte qu'à mardi, mais c'est l'accueil du candidat PS, de passage à Rennes le lendemain, qu'ils préparaient depuis trois semaines. Avec un projet «un peu foireux» en tête : l'arroser de ketchup pour «remettre du rouge dans la gauche». Mercredi soir, ils sont arrivés au Parc des expositions avec deux tubes dans leur pantalon, ornés d'étiquettes «Du ketchup pour la vraie gauche» et «Ensemble rougissons». Des jeunes socialistes leur ont offert deux tee-shirts. «Ils nous ont même poussés au bord de l'allée pour être bien vus des caméras», rigole Germain. Au passage du candidat, il a d'abord raté sa cible : «J'avais mal dévissé la bouteille...» Tugdual a mis en plein dans le mille. Quelques coups du service d'ordre et les deux garnements ont été traînés dans un bâtiment annexe. Ils en sont ressortis menottés par les gendarmes. Et ont croisé Jospin qui avait «encore un peu de ketchup sous l'oeil», précise Tugdual. «Pourquoi vous avez fait ça, ça vous amuse ?» «C'était pour redonner des couleurs au PS», a ricané Germain. «Petits cons !» «Vous n'avez qu'à nous mettre une baffe, vous gagnerez des points comme Bayrou», a repris Tugdual. «Je ne vais pas le faire m
Jospin : ses arroseurs voulaient «déconner».
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par Renaud DELY
publié le 19 avril 2002 à 23h05
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