Une politique musulmane pour la France ? C'est la proposition que vient de lancer le Forum citoyen des cultures musulmanes (FCCM) dans une plate-forme de «89 propositions aux candidats». Avec pour dessein l'émergence d'«une France plus juste» qui donnerait «la priorité aux citoyens de culture musulma ne» car ils sont «les moins favorisés dans notre pays». Se réclamant de la laïcité, cette démarche communautaire rejette la notion même d'intégration, vécue comme «une perte d'identité». Une initiative qui a bénéficié de 7 500 euros de subventions du ministère de la Ville. Symbole de l'effritement des certitudes des pouvoirs publics...
«Manque de visibilité». Tablant sur un potentiel électoral d'environ un million de voix, le FCCM se veut une sorte de lobby pour pallier «le manque de visibilité, d'intellectuels ou de personnalités capables de forger une pensée citoyenne». Dans ce contexte, l'islam n'est plus une religion mais un ensemble de référents, un paradigme de valeurs dans lequel «l'identité n'est pas basée sur l'ethnicité (marocain, algérien, etc.) mais sur l'appartenance à la culture musulmane». Hakim el-Ghissassi, président du FCCM, est convaincu que cette approche est compatible avec la société française qui doit «retrouver son héritage oublié. Car l'apport de la civilisation andalouse a été fécond pour notre laïcité».
A sa manière, le FCCM se veut citoyen. Les 21 et 22 décembre, fort d'un appel auprès d'une centaine d'associations dans 45 vil les, il a poussé les jeune