Pendant quinze jours, Libération.fr se délocalise à Aix-en-Provence pour suivre les contrecoups du premier tour de l'élection présidentielle. A Aix, le vote pour Le Pen et Mégret a rassemblé 19% des suffrages, malgré un discours ultra sécuritaire tenu par la droite locale.
Chaque jour, jusqu'au lendemain du deuxième tour, nous vous proposerons, avec des enquêtes, des interviews et des reportages, de plonger au c¦ur d'une ville «comme les autres» pour essayer de comprendre l'impensable.
Peu à peu, la «lepénisation» des esprits a fait recette et certains viennent seulement de s'en rendre compte. Aix-en-Provence, ville étudiante et bourgeoise à une vingtaine de kilomètres de Marseille, est encore sonnée par les résultats du premier tour: l'extrême droite, avec 19% des voix dont 15,85 pour Le Pen talonne Jacques Chirac, en tête à 20,49%. Un an après l'élection municipale qui a vu la Divers Droite Maryse Joissains rafler la mairie à la barbe des socialistes, Jospin s'effondre à 15%, 8 points de moins qu'en 1995. Un bon score pour François Bayrou, une poussée des Verts et de l'extrême gauche, la carte électorale aixoise ressemble fort à la nouvelle donne politique nationale. Pourtant ici, à en croire Maryse Joissains, les dés n'ont pas été pipés par le poids du duel annoncé entre les deux sortants: «Le score de Le Pen, je le sentais venir depuis une semaine. Chaque fois que je mettais le pied dehors, on me parlait de problèmes d'insécurité publique».
Nombreux dans l'autre camp renv