Le paysage politique d'Aix-en-Provence a-t-il joué un rôle dans le bon score obtenu par le FN?
Dans la région Provence-Alpes-Côtes d'Azur, Aix est une enclave. C'est la seule ville Paca à avoir voté oui à Maastricht, ce qui dénote une certaine ouverture. Mais les choses ont changé. Aux dernières municipales, la droite l'a emporté avec un discours de proximité. Qui plus est avec des gens de droite qui avaient des casseroles au cul. Ce n'est pas la morale qui a triomphé. La gauche avait de son côté axé sa campagne sur la modernité, en mettant en avant le TGV Méditerranée qui plaçait la ville à trois heures de Paris. Certains ont exprimé leur refus en disant: «la modernité c'est bien, mais nous qu'est-ce qu'on devient?» Pourtant, les socialistes avaient un bon bilan sur le papier. Leur bonne gestion ne les a pas empêchés de prendre une claque.
La droite s'est-elle servie de cette peur du changement?
La droite a pris Aix à la frange du Front national. Elle a opté pour la proximité idéologique d'une droite de terrain qui n'a pas de projet sauf à renforcer le sentiment de communauté contre le changement. Elle vend de l'identité et, sur ce point, n'est pas très éloignée de l'extrême droite.
Comment la droite locale va-t-elle réagir à la montée de l'extrême droite?
Le vote FN a été légitimé dans la région. Lorsque les gens ont vu des élus FN ou MNR se déplacer en voiture de fonction, à Marseille par exemple, ça leur a donné une légitim