Sur France 2, mardi, Le Pen a promis d'«inscrire dans la Constitution le principe [selon lequel] les prélèvements obligatoires, c'est-à-dire ce que prend l'Etat sur la richesse nationale telle que constituée par le travail des Français, ne devr[ont] pas dépasser 35 %». Le candidat le plus fortuné de la présidentielle (il est assujetti à l'impôt sur la fortune) a surtout la charité bien ordonnée, qui s'attaque aux deux impôts payés par les plus aisés de la population.
Villa. Peu soucieux de justice fiscale, l'heureux propriétaire d'une somptueuse villa à Saint-Cloud (d'une valeur de plus de 3 millions d'euros) veut supprimer l'impôt sur le revenu et celui sur les successions, prélèvements réputés limiter la reproduction sociale et assurer une certaine redistribution de la richesse nationale au profit des plus pauvres. Avoir le portefeuille très à droite n'interdit pas le clientélisme électoral. Le FN n'est donc pas avare de ses faveurs fiscales. Au programme, nombre de mesures, propres à enchanter petits commerçants et couches populaires : la suppression de la CSG, la baisse de l'impôt sur les bénéfices des PME et de la taxe sur le foncier bâti, l'exonération de l'épargne populaire...
Objectif affiché : ramener les prélèvements obligatoires (les impôts et les cotisations sociales) de 44,9 %, en 2001, à 35 % du produit intérieur brut (PIB) en cinq ans. En clair, l'Etat, les collectivités locales et la Sécurité sociale devraient renoncer à 150 milliards d'euros d