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Libération

La France selon Le Pen. Europe: Fini l'euro, c'est la guerre commerciale.

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Ce que propose Le Pen : «Dénoncer les traités de Maastricht, de Schengen et d'Amsterdam, rétablir nos frontières commerciales pour protéger nos emplois et nos produits.»
publié le 25 avril 2002 à 23h10

Les nostalgiques du franc vont être servis. Si le référendum, que prévoit de proposer le FN, optait pour la suppression de la monnaie unique, les usines de Bordeaux et de Chamalières recommenceraient illico à produire du franc. De nouveau soumise aux fluctuations de change, et dans un contexte de grande méfiance à l'égard du nouveau pouvoir, la monnaie risquerait d'être rapidement attaquée. La ban que de France épuiserait vite ses réserves pour défendre le niveau de la monnaie. Le gouvernement n'aurait alors d'autres moyens que d'élever très vite les taux d'intérêt, donc d'étouffer la croissance. Ou de dévaluer, donc d'appauvrir les Français, les plus modestes en premier.

D'autant plus qu'avec le retour du franc, Le Pen prévoit de consulter les Français sur une sortie de l'UE par la dénonciation des traités européens. Problème : aucun texte n'envisage cette possibilité, mais, aux dires de certains experts à Bruxelles, rien ne s'oppose formellement à ce qu'un pays puisse retrouver l'exercice de sa souveraineté nationale. Reste la complexité de l'exercice. Il impliquera de longues négociations avec les «ex»-partenaires de la France qui ne manqueront pas de lui faire «payer» sa sortie.

Repli politique donc, mais aussi commercial. Adieu, la paire de basket made in Tunisie à 22 euros ou le jean made in China à 30 euros, achetés en grandes surfaces. Le Pen l'a promis : au pouvoir, il relèvera les tarifs douaniers avec tous les pays qui peuvent «bénéficier de réglementations sociales