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Libération

La France selon Le Pen. Justice Sécurité Police: La répression à mort.

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Ce que propose Le Pen : «Pour la loi et l'ordre.»
publié le 25 avril 2002 à 23h10

Voilà le principe. Suivi d'un programme flou et souvent contradictoire. On fait passer le budget de la justice à 3 % de celui de l'Etat (1,69 %, aujourd'hui, 4,2 milliards d'euros), on augmente le personnel et le nombre de tribunaux. Mais on préconise en même temps de diminuer le nombre des fonctionnaires. Quant aux propositions du FN , elles semblent émaner de néophytes. «Rétablir la justice de paix» ? Elle existe déjà, et se nomme tribunal de police ou d'instance. «Développer la saisine directe des tribunaux» pour «limiter l'instruction à des faits patents» ? Aujourd'hui, sur 600 000 affaires pénales, seules 6,5 % arrivent devant le juge d'instruction. Au chapitre répressif, la vision fleure bon le XIXe siècle. Ainsi, les peines seront «incompressibles». Ce dont les surveillants de prison ne veulent à aucun prix, sachant qu'il est impossible de garder des condamnés qui n'ont aucun espoir. «Il faut bannir (...) la philosophie marxiste selon laquelle le coupable n'est pas responsable, puisqu'il ne serait qu'une victime de la société.» C'est oublier que les peines s'allongent furieusement, nier toute tentative d'explication des crimes en tenant compte du contexte social et psychologique d'un individu. C'est aussi rayer toute idée de réinsertion. Il faudra «expulser les délinquants et criminels étrangers» (9 757 personnes au 1er janvier 2001), dit le FN. Difficile, vu le nombre de ceux dont on ignore l'identité et la nationalité. L'Ecole de la magistrature serait supprimée. Po