Le deuxième point est tout simplement un mensonge. Le programme du FN prévoit de séparer le «gros risque» (définition floue), qui seul serait remboursé à 100 % par la Sécurité sociale. Pour le «petit risque», chaque Français pourrait choisir de s'assurer soit à la Cnam, soit à une mutuelle, soit à une assurance privée. Rapidement, ceux qui accepteraient de payer plus, pour adhérer à un organisme riche et généreux, auraient en effet accès à de meilleurs soins. Le FN reprend en fait à son compte un des scénarios des assureurs privés qui souhaitent depuis longtemps avoir accès à un marché évalué par la Cnam à plus de 310 milliards de francs (47,26 milliards d'euros).
Côté santé publique, le programme, très mince, n'est basé que sur la contrainte, stratégie que les spécialistes considèrent comme inefficace, parce qu'elle génère peur et dissimulation. Pour le sida, le FN veut imposer un dépistage systématique, «aux frontières évidemment, à l'occasion du mariage, de la grossesse, en milieu carcéral ou de prostitution et chez tous ceux qui ont une responsabilité collective». Un dépistage quasi généralisé, hypothèse qu'ont toujours refusée les autorités sanitaires. Le contrôle sanitaire aux frontières, avec examen médical systématique des ressortissants pour l'obtention des visas, est du même acabit. Une proposition que le FN justifie par le fait que «d'autres maladies (tuberculose, affections tropicales, etc.) parviennent en France, importées par les citoyens de pays où la législati