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Libération

La France selon Le Pen: Un programme où le pire transpire.

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publié le 25 avril 2002 à 23h10

Jean-Marie Le Pen a fait un rêve : restaurer le régime de Vichy. C'est dans la parenthèse de «l'Etat français», qui mit à bas la République de 1940 à 1944, que le président du Front national puise l'essentiel de son inspiration. De l'exaltation du nationalisme au rejet de l'étranger, du corporatisme chargé de réguler les rapports sociaux à la révision des manuels scolaires pour «mettre l'accent sur les pages glorieuses de notre passé», à la lecture des 400 pages du «programme de gouvernement du FN» baptisé Pour un avenir français, les points communs entre l'oeuvre passée du maréchal Pétain et celle rêvée par le leader d'extrême droite sont innombrables.

Plus d'un demi-siècle après, le moteur du projet lepéniste est le même : la lutte contre la «décadence» qui veut «faire disparaître la France». Pour l'enrayer, la méthode est, elle aussi, indémodable : remettre de «l'ordre» partout pour revenir à un d'âge d'or mythique. Une ambition revancharde proclamée dès le début du document : «Le relèvement de la France passe par son réenracinement dans les fondements de l'ordre naturel que sont la famille, la patrie, l'instruction, le respect du monde vivant.»

Cette filiation vichyste est revendiquée par Le Pen lui-même. Au cours de cette quatrième campagne présidentielle, l'intéressé a beau se prétendre assagi, il a déploré à plusieurs reprises «la diabolisation des notions fondamentales de la vie : Travail, Famille, Patrie», la devise du régime pétainiste qui, pendant l'Occupation, avai