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Libération

La menace d'une tarte fait taire Le Pen

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Hué à Bruxelles, il a annulé une conférence de presse.
par Jean Quatremer, Bruxelles (UE) de notre correspondant
publié le 25 avril 2002 à 23h10

«Le Pen, dégonflé», lance un journaliste furieux. Le député européen FN, Jean-Claude Martinez, vient d'annoncer, devant une salle pleine de journalistes européens, que le leader du Front national renonce à tenir sa conférence de presse, prévue hier à 17 heures, «pour des raisons de sécurité». Le FN a profité des manifestations d'hostilité organisées à l'intérieur et à l'extérieur du Parlement européen pour apparaître comme victime de l'eurocratie bruxelloise.

«Nous ne ferons pas le cadeau des scènes dégradantes qu'ils ont préparées», se justifie Bruno Gollnisch, le directeur de campagne de Le Pen. Il semble que le parti d'extrême droite ait eu vent d'un projet d'entartage. D'ailleurs, quelques instants plus tard, Jean-Claude Martinez reçoit une belle tarte à la crème envoyée par une femme non identifiée...

Huées des députés. Il semble que la scénographie a été soigneusement préparée par le FN afin de générer tensions et, éventuellement, incidents. Car Le Pen n'a aucune raison de venir à Bruxelles. D'une part parce qu'il se déplace rarement pour assister aux sessions du Parlement. Sa venue, annoncée à grand renfort de publicité, a donc surpris tout le monde. D'autre part, parce que le débat d'hier après-midi n'est pas d'une importance capitale, même s'il porte sur un sujet grave, la guerre au Proche-Orient. D'ailleurs, il se contente de lire rapidement une intervention de moins d'une minute, alors qu'il dispose du double de temps, pour dénoncer l'action europée