Il faut s'en souvenir. La scène se déroule il y a presque cinq ans. Le 30 mai 1997, pendant la campagne pour les législatives après la dissolution décidée par Chirac, Jean-Marie Le Pen accompagne sa fille Marie-Caroline à Mantes-la-Jolie. Leur voiture est bloquée par un groupe d'opposants. Le Pen descend, coups et insultes ne tardent pas à pleuvoir. Annette Peulvast-Bergeal, la candidate socialiste de la ville, observe la scène. En rage, le leader du FN s'approche d'elle, l'agrippe, la secoue, hurle : «On en a marre d'être insulté, on en a marre d'être agressé !»
«Rouquin, pédé». Huit griffures, trois jours d'ITT (interruption temporaire de travail) dus à des coups dans les jambes, tel est le bilan pour l'élue. La scène se pour suit. Le Pen affronte de nouveaux quolibets, dont un commentaire de Claude Brunet, un instituteur. Il prend appui sur deux gardes du corps et envoie un violent coup de pied dans l'entrejambe de Brunet. Quelques instants plus tard, excédé de voir un jeune homme courir autour de lui, il crie à Pierre-Alexandre Lasri, 19 ans : «Je vais te faire courir, rouquin, pédé.»
Anecdote qui rappelle d'autres faits récents : Thierry Légier, un des gardes du corps de Le Pen, s'était vu refuser par le préfet des Hauts-de-Seine, en 1999, une demande de renouvellement d'autorisation de port d'arme en raison de son attitude à ce moment-là. En juin 2001, le tribunal administratif de Paris cassait cette décision au motif que Thierry Légier a donné un coup de pied mais n'a p