Les enseignants et les étudiants de la fac de droit dans les rues d'Aix, c'est une première! C'est le signe d'un réveil brutal de la France citoyenne. Si la fac de droit, qui a la réputation d'être une douce endormie, descend dans la rue, cela montre à quel point le choc des résultats du premier tour a été grand dans tous les milieux de la société française. Le point de vue de Rostane Mehdi, professeur de droit à Aix, qui pense que les manifestations sont un «signal pour marquer fermement un refus».
Est-ce la fin de la légendaire neutralité de l'université de droit d'Aix-en-Provence?
La démarche qui nous pousse à aller manifester le 1er mai, dépasse de très loin les clivages politiques. Il ne s'agit pas de soutenir un parti ou un autre contre Jean-Marie Le Pen, mais de défendre des valeurs universelles qui sont bafouées par la présence d'un parti d'extrême droite au second tour d'une élection présidentielle. Le programme du candidat du FN est en tout point contraire à la charte universelle des droits de l'homme: en tant que professeur et individu, je ne peux accepter cela. Notre participation à la manifestation est une réaction nécessaire à un moment clé de la vie politique, je ne crois pas non plus que ce soit le signe d'un engagement continu. Il fallait être présent cette fois-ci.
Vous manifestez en tant que citoyen ou enseignant?
C'est d'abord un engagement personnel, et il se trouve que j'ai trouvé un écho à mes préoccupations parmi certains de mes collègues et chez mes étud