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La fac de droit ne veut plus de son «étiquette facho»

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Une partie des étudiants et des enseignants en droit ont choisi de défiler contre Le Pen mercredi. Une mini-révolution qui fait grincer des dents dans cette université réputée très conservatrice.
publié le 1er mai 2002 à 23h23

A la veille du 1er mai, dans un amphithéâtre de la Fac de droit d'Aix-en-Provence. Plusieurs enseignants discutent, avec une centaine d'élèves, du programme de Jean-Marie Le Pen et de l'utilité de manifester. C'est une mini- révolution pour cette université qui revendique une absence d'engagement politique. A la fin de la discussion, le président du BDE (bureau des étudiants) appelle étudiants et enseignants à manifester dans les rues d'Aix le lendemain. Applaudissements. On frôle le grand soir. Le 1er mai à 10h, une dizaine de professeurs et une partie de leurs élèves seront au rendez-vous de la grande manif contre Le Pen, place du Palais de Justice avant de rejoindre le gros du cortège. «Pour la fac de droit, c'est un moment historique, qui se justifie par un contexte historique», précise Charles-Jacques Martinetti, responsable du BDE.

Cette fac était l'une des deux seules en France, avec la Sorbonne, à ne pas s'être mobilisée en mai 68. Depuis, elle est restée en retrait de toutes les manifestations, se forgeant une solide réputation conservatrice, voire d'extrême droite jusqu'à l'élection, il y a dix ans, du doyen Mestre qui a lentement «décrispé l'institution et l'a rendue plus vivante», selon Charles-Jacques Martinetti. Le moment semble donc venu de franchir le pas et de descendre dans la rue. «Cela permettra peut-être d'en finir avec cette image de fac facho», espère Lise, une étudiante en première année de Deug.

Pas de slogans simplistes. Dans le bureau du BDE, Julien,