Le responsable du Front national pour Aix et son pays habite Marseille. Loin de ses militants et électeurs. Gérard Beyer, 63 ans, nostalgique de l'Algérie française, est d'autant plus surpris par les résultats du premier tour dans sa circonscription. Surtout lorsqu'il avoue que «le FN n'était présent nulle part pour cette élection, qu'il n'a absolument pas fait campagne sur Aix et sa région». Même si, le temps d'une soirée, des renforts marseillais ont tout de même collé quelques affiches dans la ville.
A Aix, le FN est virtuel. «Je crois que c'est un ancien de la légion étrangère», qui porte les couleurs frontistes, tente un responsable de l'antenne locale d'Attac. Erreur. Gérard Beyer explique: «On n'a aucune structure sur la ville. Si c'est pour nous la faire saccager en quelques jours, ce n'est vraiment pas la peine». Le FN, en danger dans une ville où il a recueilli près de 16% des voix le 21 avril? C'est la thèse défendue par son représentant. «Si je voulais vraiment faire une campagne digne de ce nom, il faudrait que j'engage des services d'ordre et que je paie des colleurs d'affiches. Nous n'avons pas l'argent pour cela.» Et de citer des histoires d'agressions de sympathisants lepénistes invérifiables.
La dernière fois que le FN s'est «aventuré» à mener une campagne active sur Aix remonte à 1998, pour les européennes. Le parti avait alors installé un local de campagne et multiplié tractages et affichages dans les rues de la ville. Au final, quelques projectiles avaient